Tandis que la plupart des états européens mettent tout en œuvre pour diminuer les taxations imposées aux entreprises pour relancer leur économie, la France opte pour une augmentation ! D’après une récente étude, nos charges des entreprises sont parmi les plus hautes de tous les pays d’Europe.
L’hexagone : une destination très coûteuse pour les entreprises
En ce qui concerne l’imposition globale sur les sociétés, selon l’étude Paying taxes réalisée par PwC, la moyenne mondiale est déterminée à 43,1 % et, à l’échelle européenne, le taux moyen est de 41,1 %. Toutefois, selon cette même étude, le taux d’imposition globale sur les entreprises s’élève à 64,7 % dans l’hexagone ! C’est vraiment plus élevé qu’ailleurs.
En effet, en comparaison : en Espagne, la charge qui pèse sur les entreprise est de 58,6 % alors qu’elle est de 57,5% en Belgique. En Allemagne et en Estonie : 49.4 % et en Hongrie : 49,7 %. Dans certains pays, l’écart est même très frappant : à Chypre, l’imposition est de 22.5 %, ou 20,7% en Luxembourg et 19,8% en Croatie.
Parmi les pays membres de l’OCDE, la France figure donc aujourd’hui parmi les destinations les plus coûteuses pour les entreprises. Jusqu’à présent, seule l’Italie a la main plus lourde que l’hexagone. Mais la France reprend la tête avec les taxes sociales les plus importantes d’Europe : 51.7%, on en reparle un peu plus loin.
Que comprend cette imposition infligée aux entreprises ?
La taxation globale moyenne imposée aux entreprises basées en France comprend :
- L’imposition sur les bénéfices : 8.7 %
- Les charges sociales : 51.7 %
- Les diverses taxations : 4.3 %.
Dans cette dernière catégorie se trouve la taxe foncière, les taxes sur la transmission de patrimoines, la transaction financière, la collecte des déchets, la voiture et la circulation routière, l’imposition sur les plus-values, la contribution économique territoriale et l’impôt sur les dividendes.
A préciser que les charges sociales incluent toutes celles que chaque entreprise paye par salarié à différentes caisses de Sécurité sociale : assurance-maladie, assurance-chômage, assurance-vieillesse, cotisations familiales, etc. Là encore, la France détient le record parmi les états européens. En Belgique, le taux de charge sociale est de 50,3 %, de 43.4 % en Italie et de 36.8 % en Espagne.
Pourquoi le taux imposé aux entreprises est-il très élevé en France ?
Avant tout chose, il convient de noter que, depuis toujours, la France figure parmi la liste des états à fiscalité élevée. Dans l’Hexagone, la hausse d’imposition ne concerne pas uniquement les professionnels et les entrepreneurs. En effet, les individus sont également contraints de s’acquitter de différentes catégories d’impôts. En 2012, la recette fiscale française a connu une augmentation significative (de 43,7 % à 45 %, d’après l’Eurostat). Cela vient du fait que l’arrivée de notre président, François Hollande a largement bouleversé le système fiscal français. Au final, une grande partie des taxations sera quand même payée directement par les entreprises !
Les conséquences ?
Cette imposition particulièrement excessive entraîne avant tout une grogne fiscale dans tous les secteurs. Aussi, en l’absence d’une réforme du système fiscal, la France risque de décourager les entrepreneurs et les investisseurs qui ne sont pas encore parti s’implanter à l’étranger. En plus de cela, les risques de fraudes fiscales vont fortement augmenter.
Mais encore plus dramatique, au vu de la difficulté supplémentaire des entreprises françaises particulièrement taxées comme nous venons de le voir, les embauchent s’amoindrissent, les offres d’emploi se rarifient et le chômage augmente. Le marché de l’emploi va mal ! L’emploi intérimaire, qui est un indicateur du marché de l’emploi, nous permet de suivre son évolution et les chiffres mensuels donnés par les grands du secteur sont à la baisse.
Malheureusement, pour le moment, rien ne facilite le dynamisme entrepreneurial en France, qui pourtant ne cherche qu’à se développer, tant les français ont des idées de business. Le gouvernement de Manuel Valls qui semble avoir entendu les entrepreneurs français vient d’annoncer la remise en cause possible des 35H. Promesse ou effet de communication fracassante, affaire à suivre dans les prochains mois.
A part quelques secteurs où les marges sont incommensurables, les salaires vont malheureusement peu progresser cette année 2014. Au final, tout n’est pas obscur car certains secteurs gardent la tête hors de l’eau, même si ces derniers ont tendance à se faire rare.